PIETER HUGO – 1994

November 10, 2022 Opening from 6 pm CET to 8 pm CET

November 11 – December 11, 2022

Sorbonne Artgallery 12 place du Panthéon – Paris 5e

In collaboration with Photo Days, Photo pas Photo and Sorbonne Artgallery

Special thanks to Emmanuelle de l’Ecotais

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PIETER HUGO

1994

“I happened to start this series of images in Rwanda, but I have been thinking about the year 1994 in relation to both that country and South Africa over a period of ten or twenty years. I noticed how children, particularly in South Africa, do not carry the same historical baggage as their parents. I find their engagement with the world to be refreshing in that they are not so burdened by the past, but at the same time one witnesses them growing up with certain ‘liberation narratives’ that are obviously in some ways a fabrication. It’s almost like you know something they don’t about the potential failures or possible shortcomings of these guiding narratives. Most of the photographs in this book were taken in villages throughout Rwanda and South Africa. There is a very thin line between nature being seen as idyllic, while at the same time as a place where terrible things can happen, permeated by genocide – a constantly contested space. Seen as a metaphor, it is as if the further you leave the city and its systems of control, the more primal things become. At times the children appear conservative, existing in an orderly world; at other times there’s something feral about them, as in William Golding’s Lord of the Flies: A place devoid of rules. This is most noticeable in the Rwanda images where clothes donated from Europe, with particular cultural significations, are transposed into a completely other context. Being a parent myself has dramatically brought about a shift as to how I look at children. The challenge is to make unsentimental images. The act of photographing a child is so different – and in many ways much more difficult –than taking a portrait of an adult. The normal power dynamic between photographer and subject is subtly shifted. I searched for children who already seemed to have fully formed personalities. There is an honesty and a forthrightness which cannot otherwise be evoked.”

Pieter Hugo

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PIETER HUGO

1994

“J’ai commencé cette série d’images au Rwanda, mais je pensai à l’année 1994, et ses relations entre ce pays et l’Afrique du Sud sur une période de dix ou vingt ans. J’ai remarqué que les enfants, en particulier en Afrique du Sud, ne portent pas le même bagage historique que leurs parents. Je trouve leur engagement dans le monde rafraîchissant dans la mesure où ils ne sont pas si accablés par le passé, mais en même temps, on les voit grandir avec certains “récits de libération” qui sont évidemment, d’une certaine manière, une invention. C’est presque comme si vous saviez quelque chose qu’ils ignorent sur les échecs potentiels ou les lacunes éventuelles de ces récits directeurs. La plupart des photographies de ce livre ont été prises dans des villages du Rwanda et d’Afrique du Sud. La frontière est très mince entre une nature considérée comme idyllique et un lieu où des choses terribles peuvent se produire, imprégné par le génocide – un espace constamment contesté. En guise de métaphore, c’est comme si plus on s’éloignait de la ville et de ses systèmes de contrôle, plus les choses devenaient primitives. Parfois, les enfants semblent conservateurs, vivant dans un monde ordonné; à d’autres moments, ils ont quelque chose de sauvage, comme dans Lord of the Flies de William Golding : Un lieu dépourvu de règles. Cela est particulièrement visible dans les images du Rwanda, où des vêtements donnés par l’Europe, avec des significations culturelles particulières, sont transposés dans un contexte complètement différent. Le fait d’être moi-même parent a radicalement changé ma façon de voir les enfants. Le défi consiste à réaliser des images non sentimentales. L’acte de photographier un enfant est si différent – et à bien des égards beaucoup plus difficile – que de faire le portrait d’un adulte. La dynamique normale du pouvoir entre le photographe et le sujet est subtilement modifiée. J’ai cherché des enfants qui semblaient déjà avoir des personnalités bien formées. Il y a une honnêteté et une franchise qui ne peuvent être évoquées autrement.”

Pieter Hugo.